Chablis, situé près d’Auxerre dans le département de l’Yonne, est parmi les vignobles les plus septentrionaux de la Bourgogne. Il est donc aux « portes » de la Champagne et de la région parisienne sur lesquelles il s’est appuyé pour se faire une renommée.
Légèrement détaché du « cœur » du vignoble bourguignon, le Chablisien trouva son essor au début du 19è siècle grâce aux voies navigables que sont l’Yonne et la Seine.
Il se caractérise par sa production uniquement de vins blancs de cépage Chardonnay et par sa géologie affirmée dont l’assise majeure provient du Kimméridgien.
Les Chablis sont implantés sur les coteaux de part et d’autre de la vallée du Serein, la paisible rivière qui traverse le Chablisien.
Le Chardonnay est le cépage unique des Chablis :
C’est le Chardonnay, appelé dans la région de Chablis « Le Beaunois », qui est à l’origine de ce joli vin.
Les vignobles sont majoritairement situés sur les coteaux, en début de pente. A cet endroit, les sédiments du Kimméridgien sont les plus profonds. L’alliance du cépage Chardonnay et de ce terroir particulier donne aux vins de Chablis leur caractère unique : vif et fruité à la fois ; des notes de pierre à fusil et de foin fraichement coupé… une parfaite expression de la minéralité !
Après le pressurage les jus sont séparés par un débourbage léger afin de nos conserver que les bonnes lies.
Robe or pâle, limpide et brillante.
Un bouquet aux arômes de fleurs blanches (acacia) mêlés à des notes d’agrumes (citron, pamplemousse) sur fond minéral (silex, pierre à fusil) et fruité (fruits à chair blanche).
La bouche est vive et légère, équilibrée en vivacité. Cette attaque enthousiaste se poursuit par une rondeur aimable. Son gras s’accorde à sa fraîcheur pour offrir au palais une sensation persistante.
À servir avec de la charcuterie, des huitres, un Vol au Vent de ris d’agneau, une cuisse de poulet grillé ou un morceau de gruyère.
Servir idéalement à une température de 13 à 14 °C.
Ce vin peut être dégusté maintenant ou être conservé en cave durant les 2 prochaines années.
Les mois de novembre et décembre 2021 puis janvier 2022 ont été assez pluvieux et les mois de février et mars plutôt frais, ce qui a ralenti la sortie des bourgeons et donc évité les problèmes de gel que nous avions eu l'année dernière.
Le mois de mai a été particulièrement chaud permettant à la floraison de se dérouler dans de très bonnes conditions. Le mois de juin, par contre, a été un peu chaotique au niveau météo puisque nous avons eu des matinées chaudes, puis dans l'après-midi, des orages réguliers et violents, parfois accompagnés de grêle. Mais au final, rien de bien méchant sur notre Bourgogne.
Et puis nous avons eu un stress hydrique qui s'est vite amorcé dès le début juillet pour se poursuivre sur tous les mois d'été, en conséquence de chaleurs très importantes avec sans doute un petit ralenti sur la maturité selon les parcelles.
Bien sûr, tout a été conditionné par le travail dans les vignes, la conduite tenue et la charge de l'exposition. Ainsi, certaines parcelles ont donné un millésime magnifique, alors sur d'autres, le vignoble a plus enregistré cette déshydratation. Les très fortes chaleurs ont bloqué la maturité de manière plus importante par endroit, et il a fallu attendre plus longtemps, reporter la vendange pour atteindre la pleine maturité.
A Chablis, les pluies sont enfin arrivées à partir de la mi-août, avec des bénéfices plus ou moins importants selon les millimètres tombés au sol. Quelques vignerons ont démarré les vendanges alors que le mois d’août s’achèvait, mais pour la plupart la récolte a démarré sur les premiers jours de septembre. Les pluies ont épargné les vendangeurs, choisissant les fins d’après-midi ou la nuit pour tomber. Les feuilles, encore en bonne santé, en ont profité! Cette eau providentielle a limité la concentration des jus et permis aux grappes vendangées d’offrir un bel équilibre entre la richesse en sucres et l’acidité.
Les vendanges se sont achevées la troisième semaine de septembre avec le sourire : ni le gel ni la sécheresse n’ont empêché une production proche de la normale, même si les volumes rentrés pouvaient être hétérogènes d’un domaine à l’autre, certains faisant facilement le plein alors que d’autres n’atteignaient pas le rendement de l’appellation.
Les vins en devenir expriment des notes de fruits murs, de poire, de pêche, tout en gardant de la fraicheur. Ils sont généreux et présentent de beaux équilibres. La qualité est donc aussi au rendez-vous. Après une année 2021 perturbée par une faible récolte, ce millésime 2022 est une vrai bouffée d’oxygène.